lundi 4 juin 2012

Les livres, c'est bon pour les bébés de Marie BONNAFE


Présentation:
Livres et bébés ne feraient pas bon ménage! "Ils sont trop petits, ils vont tout déchirer", entend-on souvent.
Pourtant, les bébés, avant même de savoir parler, sont friands d'albums illustrés. Regardez-les: ils les feuillettent, les explorents en tout sens et écoutent avec passion leurs premiers récits.
Un bébé ne vit pas des seuls soins maternels, il a besoin de jeux avec l'imaginaire, sans lesquels il ne saurait accéder au langage ni à la vie de l'esprit.
A contre-courant de l'apprentissage forcé, l'ouvrage de Marie Bonnagé fait l'éloge de la "lecture pour rien", de la gratuité, du plaisir.

Avis:
J'ai beaucoup aimé ce livre. A vrai dire, ca n'a rien d'un livre qu'on lit pour se divertir, mais je suis en quête de renseignements sur l'intérêt de la lecture pour les bébés, sur qu'est ce qu'on lit à cet âge là, sur le sens de leur faire la lecture, etc.
Du coup, ce livre a répondu à beaucoup de mes questions et il en a même devancé d'autres. Par exemple, il y a certains auteurs-illustrateurs avec lesquels je n'accroche pas du tout, alors que je suis sure que petite, je n'avais pas du tout les mêmes sentiments: Maurice Sendak, Claude Ponti, etc.
Or, l'auteur explique très bien la raison de ce changement: "Certains, par exemple, jugent trop inquiétant ou trop laid l'album de Maurice Sendak: Max et les Maximonstres, alors que, la plupart du temps, les monstres sont pour les petits lecteurs des représentations, certes pas très rassurantes, mais dont ils perçoivent la cocasserie et la faiblesse."
Ainsi, ce que nous, adultes, percevons est différent de ce qu'un bébé ou un tout-petit. A croire qu'ils ont plus de recul que nous! Enfin, c'était intéressant d'apprendre qu'il faut leur lire les histoires qu'ils veulent, même si elles font peur, même si et surtout si elles ne sont pas de leur âge, etc. Les tout-petits savent finalement mieux que nous ce dont ils ont besoin.
De même qu'ils peuvent demander 300 fois la même histoire, il ne faut pas les forcer si au milieu d'une histoire ils s'en détournent ou ferment le livre ou vont en prendre un autre. Ils sont capables de se prémunir d'un récit qu'ils ne pourraient pas "digérer".
Enfin, au tout début du livre, l'auteur explique la différence qu'il y a pour l'apprentissage du langage entre la langue parlée et la langue écrite et le pourquoi de l'importance de cette dernière pour les tout-petits. Elle relate d'ailleurs à chaque passage qui tord le coup aux idées reçues une de ses expériences vécues dans le cadre de ses ateliers lecture.
Je reconnais que j'étais la première à me dire qu'avant 1 ou 2 ans, lire un album c'était "bête" car les bébés ne comprennent pas et qu'ils risquent plus d'abimer l'album qu'autre chose. En fin de compte, après ce livre, je me dis qu'il faut leur lire des albums même si on a l'impression de les lire "pour rien" et qu'il faut accepter qu'ils les mettent à la bouche, les lisent à l'envers, les empilent ou leur marchent dessus, puisque tout ceci fait parti de leur apprentissage vers "la lecture".

1 commentaire:

  1. eh oui, c'est une forme d'appropriation de l'écrit, même s'ils se l'approprient avec la bouche :) Moi, je sais qu'une des premières choses que je mettrai dans la chambre de ma fille (bah ouais, quitte à être dans l'abstrait, autant faire dans ce dont je rêve) c'est une petite bibliothèque bien fournie car de toute façon, même si elle ne comprendra pas tout, ce sera toujours des moments de complicité et aussi un grand plaisir pour moi de lire & relire des albums de LDJ!

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