jeudi 5 avril 2012

Le défi des enfants bilingues, Barbara Abdelilah-Bauer


Synopsis:
Elever un enfant dans deux langues demande un effort soutenu sur plusieurs années.
Le bilinguisme ne va pas de soi : il est le résultat d'une adhésion de toute la famille, que la seconde langue soit celle d'un des parents, qu'elle soit celle de la cellule familiale dans un pays étranger ou, tout simplement, un projet d'apprentissage pour l'enfant d'une famille monolingue. Combattre les idées reçues, trouver les moyens de lutter contre l'érosion de la langue " faible ", se construire une identité à partir de deux langues et de deux cultures, tels sont les défis à relever par les enfants bilingues et leurs parents.
Comment se construit le langage chez un enfant ? Est-on bilingue de la même façon selon que l'on apprend une seconde langue dès la naissance ou plus tardivement ? Quelle est la meilleure façon pour transmettre deux langues simultanément ? Quels sont les effets du bilinguisme sur les parcours scolaires et le développement intellectuel des enfants ? Combien de langues un enfant peut-il apprendre ? Comment aider un adolescent à se sentir bien avec une double identité, linguistique et culturelle ? Ce livre est destiné à tous ceux, parents, enseignants, professionnels de la petite enfance, qui s'intéressent au bilinguisme et au plurilinguisme.
II en analyse les différents aspects à la lumière des études les plus récentes pour que, au-delà de " recettes " ou de " conduites à tenir ", chacun puisse trouver sa propre réponse dans des situations toujours singulières.       

Avis:
Je cherche pas mal d'informations en ce moment sur le "comment transmettre une langue "maternelle" à son bébé?".
J'ai trouvé ce livre, recommandé par plusieurs sites internet et par l'émission des Maternelles consacrée à "Grandir dans une double culture".
J'ai été un peu décue parce qu'en fait, il en ressort qu'il n'y a pas de recettes. Ce qui marche pour les uns, ne fonctionne pas forcément pour les autres. Chaque famille et chaque enfant gère cela différemment. Je comprends le concept, mais ca m'embête comme réponse.
J'ai également été un peu rassurée et inquiétée car l'enseignement d'une langue "maternelle" ne passe pas que par la période des premières années. Au contraire, le plus dur semble de réussir à dépasser ces  années là. Une grande majorité d'enfants rejette la langue "étrangère" du parent au profit de la langue majoritaire. Ca m'a grandement étonné car je n'ai jamais refusé de parler espagnol à ma mère. Par contre, j'ai retrouvé l'impact négatif qu'il peut y avoir dans la relation parent-enfant si le vocabulaire de l'enfant est trop limité. C'est tout à fait ce qui nous arrivait lorsqu'on voulait parler espagnol, ils nous manquaient des mots et nous finissions frustrés ou préférions ne pas parler du tout. Finalement, il ressort que ma mère avait la bonne attitude en nous laissant mettre des mots de français qu'elle reformulait ou en continuant la conversation comme si de rien n'était.
Du coup, je ne sais pas trop...Je me dis que j'essayerai et que la présence de ma mère et des mes grands-parents espagnols devraient m'aider à faire perdurer l'utilisation de l'espagnol et surtout l'intérêt d'utiliser cette langue pour mon enfant. Mais il est clair qu'il y aura probablement une phase de rejet et surtout, beaucoup de hauts et de bas dans l'apprentissage.
Enfin, la recommandation de l'auteur de mettre son enfant dans un établissement bilingue n'est pas tombée dans l'oreille d'une sourde, mais il faut soit que ma mère fasse enfin les papiers pour nous naturaliser afin de profiter de l'enseignement espagnol à Paris; soit qu'on devienne riches.
La surprise de ce livre réside dans le passage relatif à l'enseignement d'une langue étrangère. Par exemple, la volonté de nombreux parents d'initier leurs enfants par des activités périscolaires à l'anglais. Les différentes études réalisaient montrent que les résultats sont très longs à venir et qu'il faut bien que les parents en aient conscience. Enfin, elles rappellent que si l'enfant ne trouve pas d'intérêt, en dehors de ces activités périscolaires, à parler la langue étrangère, il ne progressera pas.

Sur l'apprentissage de deux langues, toutes les recherches montrent qu'il y a un décalage dans l'acquisition du lexique de l'une ou l'autre des langues. L'enfant ne peut pas tout apprendre en même temps, mais le rattrapage aura lieu tôt ou tard.
Puis, sur la scolarité, il se peut que l'enfant bilingue ait un "retard" sur les enfants monolingues, mais il semble que le fait de connaître deux langues soit un facteur de réussite plutôt qu'un handicap. Le retard sur les enfants monolingues apparait comme normal et se résorbera de lui-même.
En fin de compte, il faut avoir confiance dans les capacités intellectuelles de son enfants!

Extraits
"si celui dont j'étudie la langue ne respecte pas la mienne, parler sa langue cesse d'être un geste d'ouverture, il devient un acte d'allégeance et de soumission."

"l'ennemi du bilinguisme de l'enfant est le bilinguisme des parents."

"Avant de se lancer dans une telle aventure, le parent doit être certain de pouvoir créer et maintenir une relation affective avec son enfant sans que l'utilisation de la langue étrangère compromette les interactions émotionnelles."
"Avant de partager son amour pour les langues avec son enfant, il vaut mieux d'abord partager son amour pour lui dans sa langue maternelle."

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