La reprise etc.

Ca y est!

Une semaine que j'ai repris le boulot et le rythme: métro, boulot, dodo...version crèche, rer, boulot, rer, crèche, bain/biberon, dodo.

La reprise au boulot n'a pas été si dure que ca; ce qui a été dur par contre, ca a été le nouveau rythme.

Les réveils matinaux (trop des fois); la fatigue des nuits trop courtes; le stress de déposer Mlle et de la récupérer le soir; le stress de la journée qui passe trop vite et du boulot qui n'avance pas; le plaisir de pouvoir lire dans le train; le plaisir de revoir ses collègues; le plaisir de faire son boulot; la tristesse de ne pas voir sa fille; la tristesse d'arriver après le bain; la serenité de la laisser à la crèche; la joie du peu de temps que je passe avec elle et le bien-être de se remplir de son odeur, de ses sourires, de sa respiration, de sa chaleur...le manque, l'absence...la complicité et les rêves!

Tout ca m'emplit la tête et le coeur, le temps ne passe plus, il court!

J'aime le week end car je peux profiter de Mlle. Lui donner le biberon; jouer avec elle; la bercer; la faire rire; la prendre dans mes bras et danser avec elle; chanter des berceuses, des comptines, des chansons et la regarder m'écouter...me plonger dans ses yeux (ses yeux bleus!).

De l'amour, j'en ai plein le coeur, plein ma vie et c'est parfait ainsi!

La distance anesthesie un peu...on s'y fait. On vit par skype, par tchat, par photos et vidéos.
On aime toujours, au loin, et on s'étonne de constater que la complicité n'a pas disparu, même si le quotidien nous impose quelque fois des instants de doute et de tristesse.

On rêve d'une autre vie, d'une vie future, sans savoir si on y arrivera.
Je rêve d'un autre quotidien, sans savoir si comme dans "La liste de mes envies", mon quotidien actuel n'est pas ce qu'il y a de mieux.
J'ai quand même fait une demande pour remplir un dossier à la Mission sociale groupe pour obtenir peut-être un logement. Je verrai. J'apprends à ne pas trop me projeter, ou alors très loin. Comme on dit: à chaque jour suffit sa peine, et je ne veux pas m'emballer ou m'inquiéter car tout change et je ne peux pas dire où, ni comment, je serais dans quelques mois.

Je suis fatiguée, mais je me couche tard. Je profite, je lis, je regarde la télé, je papote des heures, je me lève plus tôt pour prendre le temps de me faire belle ou de sortir mon chien ou de pouponner ma fille. Je vais faire quelques courses alors que je n'ai qu'une envie c'est de rester chez moi, sans bouger.
Je ne sais pas pourquoi, mais je veux vivre! Je veux en profiter. Je ne sais pas, je me dis qu'une fois mort, on a tout le temps de se reposer.
Peut-être ais-je réaliser que la vie est quelque fois trop moche ou trop dur et qu'il faut faire le plein de belles choses pour continuer.
Peut-être est-ce une façon de fuir?...peut-être est-ce cela le bonheur, oui peut-être que je suis heureuse?

Aimer, c'est tellement beau et tellement dur.
Si jamais il lui arrive quelque chose, si jamais il leur arrive quelque chose, que devriendrais-je? La douleur serait trop forte, rien que d'y penser ca me coupe le souffle. Je l'aime tellement, je les aime tellement, mais ma puce tellement fort, que ca broit tout sur son passage. La tristesse, les moments de faiblesse, les contrariétés, les angoisses...la savoir là, la voir, la prendre dans mes bras et tout le reste s'efface.

Être maman, c'est avoir une capacité incroyable à pardonner et oublier. On oublit vraiment la douleur de l'accouchement, on oublit vraiment les inconvénients de la grossesse, on oublit vraiment la fatigue des nuits trop courtes, on oublit vraiment les inquiétudes quand bébé ne va pas. On oublit tout ca parce que bébé est là et que c'est tout ce qui importe maintenant!
On oublit la journée, les transports, les chefs trop cons, les kilos en trop, les baisers ratés et les caresses absentes...bébé remplit tout, efface tout et c'est bon :D
Je n'y croyais pas et je ne comprenais pas avant, mais la maternité, ce n'est pas que des hormones en pagaille, c'est aussi autre chose: une force supplémentaire pour faire face.

La chanson du Cirque du soleil "Querer" raisonne dans ma tête souvent ces derniers temps; mais à égalité avec "Reggablues" d'Anis.

Résultat, on me dit que j'ai l'air épanouie et je souris.

Mon secret a peu de cheveux, des reflets roux, un appétit de moineau, des yeux bleus et des grands pieds, un papa complètement gaga et complètement amoureux de sa maman.

 

Oui, il y a des choses qui me manquent: mes années passées, mon insouciance, le temps si long que je pouvais me consacrer, notre amour exclusif, le temps que je pouvais consacrer à mon ptit chien, mes rêves de jeune fille.

Mais depuis peu, je me sens jeune, je me sens belle et pleine.

 

Je ne sais pas ce que je vais faire de ma vie; je ne sais pas si dans deux ans je serais à Genève; je ne sais pas si je vais rester chez mes parents; je ne sais pas si j'aimerais toujours autant Mlle quand elle aura 15 ans; je ne sais pas si j'arriverais à me marier un jour; je ne sais pas...je ne sais pas!

Mais je vais bien, j'ai l'impression que le plus dur est derrière moi.

 

J'avance et j'ai un petit être qui a toute confiance en moi.