mercredi 5 mars 2014

Tout ça pour en arriver là

Bon, je n'ai pas trop envie d'écrire mais des fois, c'est préférable! Plutôt que de tout garder en soi et que ça nous bouffe de l'intérieur.

Notre super papa est en semaine d'examens finaux et les résultats ne sont pas bons (euphémisme): 4 exercices sur 4....où il a été noté défaillant.
On lui a tout de même dit de revenir demain, de se battre: j'ai envie de dire "à quoi bon?". Moi, j'en ai marre: qu'on nous dise que c'est fini, qu'on nous laisse partir, qu'on me laisse ruminer dans mon coin, qu'on me laisse pleurer, mais qu'on nous dise "stop! ça y est! vous vous êtes battus, vous avez perdu! c'est fini!".
Je n'en peux plus de ces "allez encore un effort", "allez tu peux le faire". Oui, certainement qu'il le peut, c'est même sûr...mais il a pas les reins assez solides pour supporter tout ce stress. Il a déjà tenu 2 mois, il revient de loin alors j'aimerais que vous le laissiez tranquille.
Non, soyons honnête, j'aimerais que vous preniez cela en compte et que vous le laissiez continuer.

Vous ne pouvez pas, je sais...des millions de vies en jeu.

J'aimerais qu'ils m'entendent, mais bien évidemment, ce n'est pas le cas et, bien évidemment, en tant que passagère d'avions de ligne, je ne préfèrerai pas qu'un contrôleur aérien soit limite-limite.

Seulement, moi je le vois, je le vois qu'il ne dit rien. Qu'il me parle pour noyer tout ce qu'il ne me dit pas, tout ce qu'il ne veut même pas penser à dire. Et ça me bouffe encore plus, et j'enrage, j'enrage de ne pas pouvoir changer les choses. Je m'énerve parce-que j'ai envie qu'il s'énerve, qu'il crie un bon coup, qu'il tape sur le mur, qu'il pleure...qu'il évacue tout ça! Mais il ne dit rien et il a raison, il sait, il faut attendre encore, essayer encore parce que "peut-être que"...peut-être que ça donnera quelque chose (un ulcère à l'estomac, ça c'est sûr!).

Alors on attend, encore! Encore 2 jours!
Je compte depuis septembre, 2012 ou 2013, je ne sais pas...je compte et j'attends.
Alors pour sûr que plus on approche de cette date fatidique du 7 mars 2014, plus j'en ai assez et les nerfs à vif.
Je ne les croyais pas les anciens qui lui disaient: "tu verras à la fin, que ça se finisse bien ou mal, t'auras juste envie que ça finisse." Et bien, ils avaient raison.
Enfin, je ne sais pas ce qu'il en pense. Il ne dit rien. Peut-être se dit-il "un échec", ou "encore un", peut-être se dit-il autre chose, je ne sais pas. Il me parle, mais ne dit rien de ce qu'il pense. Ce soir, il a vomi et j'ai compris tout ce qu'il ne dit pas.
Qu'il est déçu, qu'il est stressé, qu'il aurait voulu que ça se passe autrement, qu'il y a crû et que j'y ai crû, qu'il s'en veut peut-être, qu'il se demande s'il arrivera à quelque chose peut-être aussi...Qu'il se demande si demain il fera mieux, si enfin la chance lui tendra la main...
Je ne sais pas...

Moi, je sais que c'est trop, c'est beaucoup, c'est fatiguant, usant et irritant. Je sais que je puise encore un peu dans ma patience, que je serre encore un peu les dents en attendant, en disant "ça va aller", en disant "si ça ne va pas, tanpis, tanpis pour eux!". J'ai envie de crier pour le convaincre, pour qu'il ne perde pas pieds : "tu vaux mieux que ça, tu es intelligent, ils ne savent pas ce qu'ils perdent". On a déjà vécu des désillusions, arrivera-t-il à faire avec celle-là? Et moi? Et notre fille dans tout ça?
Alors je raconte à Coquillette qu'on va aller à la mer, qu'on va aller voir des arbres gigantesques, du sable et des baleines. Je lui demande si elle aimerait aller voir des poissons, des dauphins, des koalas et des kangourous. J'invente de nouveaux rêves, parce-qu'elle me dit "en-or", "en-or" et que j'aime savoir que ça lui plaît d'entendre tout ca.
Parce-que notre réalité est un peu triste en ce moment et qu'au final, elle a déjà connu assez de moments tristes je trouve. De la toute petite tristesse, oui, de la minuscule et beaucoup de bonheur heureusement, mais j'aimerais lui raconter des lendemains qui chantent.

Les doutes, les peurs, les angoisses, je les garde pour moi.
Ca commence à me peser...a-t-on eu tort? aurais-je eu le courage de reprendre notre bébé chouette (hommage à Un peu perdu que je lui raconte tous les soirs) pour rentrer à Paris travailler?
Je ne sais pas, s'il avait fallu certainement...mais lorsque je suis revenue la semaine dernière, je me suis dit que ça ne m'avait pas manqué, que j'aimais ma nouvelle vie, mon nouveau chez-moi.
Alors, avons-nous fait le mauvais choix?

Certainement, probablement...on ne saura pas de toute façon.

Et ma colère revient, ma colère qui me dit "ils s'en délecteraient les autres s'ils savaient, s'ils savaient que tu as démissionné mais que tu n'arrives pas à retrouver un nouveau boulot, s'ils savaient que tous tes efforts ne vous ont mené nulle part". Alors je remonte au créneau et je me dis "ils vont voir, je vais réussir, on va s'en sortir, ils verront!".

Mais on ne peut pas tout le temps être comme ça (enfin si, mais on finit comme Super mamie, lasse et fatiguée), alors des fois, ma garde tombe et la boule au ventre se réveille.

Quel genre de petite enfance va-t-elle vivre avec une mère au chômage qui n'a pas franchement envie de remettre les pieds dans une entreprise, mais qui sait qu'il faut tout de même gagner bien sa vie pour vivre ses rêves?
Quel genre de petite enfance va-t-elle vivre avec un père qui risque de chercher encore sa voie, de partir loin d'elle (encore!), ou bien d'avoir du mal à se remettre de cette mauvaise passe?
A quoi pensera-t-elle quand elle saura que son père est parti faire une formation qu'il n'a (a priori) pas réussi alors qu'elle n'avait que 2 mois et demi?

Peut-être que tout cela n'a aucune importance, peut-être qu'il y a des gens très bien qui ont bien vécu tous ces aléas de la vie.

Je sais que je ne devrais pas me faire tant de soucis: nous sommes en bonne santé, nous nous aimons et nous avons un toit et à manger.
Mais avons-nous un avenir? Un avenir à long terme? Pas un avenir d'un mois, de 6 mois? Où serons-nous dans un an?

Ne me dites pas "mais personne ne sait où il sera dans un an", parce que "si!", il y a des gens qui savent. Des gens qui ont une vie stable, qui sont lancés dans la vraie vie.
Nous, nous nous sommes lancés, mais c'est comme si on avait pris un virage et fait une sortie de route.
La seule question qui me hante c'est "reviendrons-nous sur la route? et si oui, comment et quand?"

Ce n'est pas très gaie. Pourtant, je voulais vous parler de mon enterrement de vie de jeune fille (extra!), mais là ce soir, je n'aurais pas trouvé les bons mots.

Je reviens vite, avec un meilleur moral, pour vous raconter tout cela :D

1 commentaire:

  1. :cccccc
    De loin, c'est tellement douloureux qu'on préférerait que ça se finisse pour lui. Même si...même si ça remet son avenir pro en cause, votre avenir et vos rêves en cause. Est-ce que malgré le silence un plan B a déjà été évoqué?
    Il a raison, il prend sur lui, il assume jusqu'au 7. J'espère pour vous que vous serez fixés pour de bon, en bien comme en mal (souhaitons en bien). Après ça, même si c'est négatif, il aura tenté son rêve sans regret, et il devra malheureusement faire comme la plupart des gens cad trouver un boulot sympa mais pas idéal, justement pour pouvoir profiter à côté et se projeter. Encore une fois je suis admirative (même si ça vous fait une belle jambe) parce que vous ne lâchez pas prise et vous avez une patience phénoménale. Et puis, toi aussi, tu vas peut être avoir du nouveau, et ça, ce serait aussi une sacrée sécurité. On croise les doigts, on vous fait des bisous & puis c'est normal que des fois ça lâche, ça fait des années que vous êtes dans une succession de virage...mais c'est pour mieux profiter de la ligne droite ^^bisous bisous

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